Histoire de notre village

vue aerienne 1 v2

Aignes est un agréable petit village de 250 habitants environ, édifié à 300 m d'altitude dans les coteaux du Lauragais sur une superficie de 21.81Km² soit environ la surface s’une ville comme Bayonne.
Ce village jouit d'un cadre particulièrement reposant, au sein d'un paysage vallonné portant en majorité des champs cultivés aux couleurs changeantes mais aussi quelques petits espaces boisés et des lignes d'arbres dans les fonds ou en limite de routes ou de parcelles.
Les habitants ont la chance de pouvoir profiter d'un point de vue tout à fait remarquable à la fois sur les coteaux vers l'Est et le Nord, notamment la Montagne Noire mais aussi sur toute la chaîne des Pyrénées vers le Sud.

Les informations historiques, remontent au XIIIe siècle où il est question de Saint-Baudile d'Aignes ; les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, possesseurs de ce territoire, encouragèrent les gens à s'installer au village.
Au XIVe, Aignes passa sous la juridiction des Consuls de Cintegabelle et fut considéré comme partie intégrante de ce village.
Ce n'est qu'en juillet 1882 qu'Aignes reprit le statut de commune autonome.
Le peintre Guillaume Cammas naquit à Aignes en 1688. Il fut aussi architecte et nous lui devons la façade du Capitole et l'Académie Royale de peinture de Toulouse.


entree du village

  

 

vue generale

 

 

 

 

 

 

 

Figure : Cadastre Napoléonien

cadastre

 

L’EGLISE D’AIGNES et son clocher.

Le clocher de l’église d’Aignes a été maintes fois ruiné et réédifié.Il devait pourtant paraître fort solide au XVIe siècle, puisqu’en 1523 lors d’un projet de reconstruction de l’église Saint-Baudile, le frère Géraud de Massa, alors chevalier de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, décrète « qu’il n’est pas question de reconstruire le clocher ; on conserverait celui qui existait déjà ».  En 1596, les guerres de Religion détruisent à nouveau l’édifice et, par crainte de pillage, le blé est caché dans les ruines de l’église.  Reconstruite au XVIIe siècle, elle est restaurée, sous sa forme actuelle, au milieu du XIXe siècle pour la somme de 4 047 francs.La restauration de l’église a maintenu, sans ne les modifier ni les déposer, les différentes décorations du chœur, et a respecté l’autel.Le vitrail, qui éclaire le fond de l’église Saint-Baudile, est l’œuvre d’un maître verrier toulousain

BENITIER – XVIe ou XVIIe siècle :
Ce bénitier est à l’image de ceux apparus vers le XIIe siècle, qui ont pu servir de piscine sacrée. La coquille Saint-Jacques sculptée sur le socle évoque sans doute le culte de Saint Jacques et les chemins de Compostelle, comme l’indiquait autrefois un chemin nommé en langue d’oc « camin de la Compostela ».


SAINT LUC - XVIIe siècle :
Cette statue (dans l’église Saint-Baudile), l’une des quatre déposées dans les niches autour du maître-autel, provient peut-être de l’abbaye de Boulbonne, dont les dépouilles ont été partagées entre les églises proches de Cintegabelle après la Révolution. Les initiales « L.S » indiquent qu’il s’agit d’une représentation de saint Luc, dit aussi « Luc le médecin », auteur du troisième évangile, celui des actes des Apôtres, et compagnon de Paul.


CHŒUR - XIXe siècle :
La restauration de l’église a maintenu, sans modifier les déposer, les différentes décorations du chœur, et a respecté l’autel.


PIETA - XVIIe ou XVIIIe siècle :
Cette pietà provient peut-être de l’abbaye de Boulbonne, bien qu’aucune donnée ne permette de l’affirmer. Elle est aujourd’hui conservée dans l’église Saint-Baudile dont le vocable existe avant le XIIIe siècle, comme l’atteste un arbitrage de 1245. Les reliques de ce saint, décapité à Nîmes et dont le culte s’est répandu en Gaule dès les premiers siècles du christianisme, sont probablement apportées de Nîmes à Aignes par des compagnons de Raymond IV, comte de Toulouse. Des liens étroits unissent en effet la région de Nîmes et le haut Languedoc depuis le Moyen-âge.


OCULUS - XIXe siècle :
Ce vitrail, qui éclaire le fond de l’église Saint-Baudile, est l’œuvre d’un maître verrier toulousain.Epoque et styles Néo-roman XIXème - XVIIème.


PORTE - XVIIIe siècle :
Cette porte (en brique et bois), de style Louis XV- Louis XVI, donne accès à ce que les anciens du village appelaient, au XIXe siècle, la maison seigneuriale. Cependant, aucune donnée n’a pu apporter les précisions nécessaires à une identification plus précise du bâtiment.


CHATEAU D’AIGNES – XVIIIe ou XIXe siècle :
Peu de vestiges subsistent de l’ancien château qui abrite au XVIe siècle le commandeur de Caignac, seigneur d’Aignes. Au XVIIIe siècle, le château et les terres attenantes sont achetés par le notaire royal de Cintegabelle, Jean-François Lafage, à noble Jean Joseph Marie Pascal de Queyrats de Beauville. Après la mort de J.L. Lafage, le 12 nivôse an VI (1797), la valeur de la bâtisse et de ses dépendances est estimée à 6 836 livres dans l’inventaire des biens du défunt.

MAISON DE CAMMAS - XIXe siècle :
C’est peut-être ici, au lieu-dit Cammas, qu’est né Guillaume Cammas, en 1688, dans une famille rurale peu fortunée. Ses parents, conscients de son goût pour le dessin, l’envoient à Toulouse où il devient l’élève du célèbre peintre Antoine Rivalz. Timide, peu bavard et doté d’une figure peu agréable, il est qualifié de laid, gueux et sot par son avocat qui souhaite le tirer d’affaire lors d’un mauvais procès. Cela n’empêche pas cependant Guillaume Cammas de mener sa carrière de peintre et d’architecte dans la ville de Toulouse. L’un de ses chefs-d’œuvre, la façade du Capitole de Toulouse, coûte 90 000 livres d’argent en 1755. Il est également l’auteur de l’Académie Royale de peinture de Toulouse.

MAISON TASSOUEN - XIXe siècle :
Cette maison présente un type d’architecture de style toulousain sur le point de disparaître dans la commune. La solide et rouge bâtisse, de forme presque cubique, porte encore le nom de son propriétaire du XIXe siècle, Tassouen, l’un des agriculteurs aisés de la commune.


ANCIEN CIMETIERE - XIXe siècle :
Lors de la création du nouveau cimetière d’Aignes à la fin du XIXe siècle, l’ancien cimetière situé près de l’église Saint-Baudile est désaffecté. Son emplacement symboliquement conservé, occupe actuellement le centre du village.


VIERGE A L’ENFANT – 1878 :
Edifiée à la suite d’une mission au XIXe siècle, la statue de la Vierge et de l’Enfant Jésus porte sur son socle l’inscription « Souvenir de mission 1878 100 jours d’indulgence ». L’indulgence est une rémission, par l’église, des peines temporelles qu’entraînent les péchés des hommes.

CHAPELLE DE LAPEYRE – XIIIe siècle :

Des documents d’archives datés de 1248 et de 1538 signalent déjà l’existence de Notre-Dame de Lapeyre. Lapeyre est un hameau rattaché à Aignes en 1882, lorsque la section Aignes-Lapeyre est instituée en commune. L’antique chapelle de Lapeyre, récemment restaurée, a échappé de peu à la destruction après l’arrêté du 14 vendémiaire an III (1794), qui ordonnait la destruction totale dans les vingt-quatre heures de toutes les chapelles du territoire.

A lire également la monographie de l’instituteur du village, écrite en 1885 :

https://archives.haute-garonne.fr/ark:/44805/vta738ccc38bcf7f783/daogrp/0#id:1177460245?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=523.500,-676.000&zoom=6&rotation=0.000

Source : « Le patrimoine des communes de la Haute-Garonne » - Editions :
Hôpital d'Aignes, Cintegabelle

Histoire de Saint Bauzille - St Baudile

Bauzille ? Ne pas confondre avec Basile, évêque de Césarée. Bauzille (ou Baudille) est composé de « bold », audacieux et de « hild », combat, aux consonances plus germaniques qu’occitanes… C’est d’Orléans que le sieur Baudille, chrétien fervent et prosélyte, décida, vers l’an 300, de partir avec son épouse vers Nîmes y porter la parole du Christ.
Mais là, un jour, ayant interrompu une cérémonie de sacrifice païen, il fut décapité. Nîmes était une cité de l’empire romain et, à cette époque, alternaient les périodes de persécutions et de tolérance envers les Chrétiens. Le malheureux Baudille tomba au mauvais moment…


Histoire de l’Hôpital d'Aignes.

Au mois d'août 1230, Raymond de Baulan et dame Sausse, sa femme, donnaient à Bernard Amiel, précepteur de Saint-Jean del Thor, leurs droits sur le dîmaire et le territoire de Saint-Beauzille d'Aignes (de Anhias), situés entre les ruisseaux de Panarac et de Redelhe, et le fleuve de l'Ers, sur le Villar, sur les dimaires de Saint-Jean de Canet et de Sainte-Marie de Tramesaygues (de interambasaquas). Les donateurs recevaient 70 sols tols, et se réservaient en outre une rente annuelle d'une douzaine de fromages, payables entre la fête de Saint-Pierre-aux-Liens et la Toussaint. L'année suivante, Sicard de Noville et dame Titburge, sa femme, cédèrent leurs droits sur la précédente donation. Les précepteurs du Thor, pour tirer partie de ce nouveau territoire, y construisirent un établissement et y plantèrent des vignes, en y installant un garde pour leurs récoltes, avec l'autorisation des consuls de Cintegabelle, qui avaient la juridiction sur le territoire d'Aignes.

Telle fut l'origine de cette ville dont les Hospitaliers entreprirent la fondation en 1242 ; telle est, du moins, la date de la charte de privilèges qu'octroya à cette occasion le Prieur de Toulouse, Guillaume de Barèges, avec le concours du précepteur de Boulbonne. Il y promettait à tout homme qui viendrait fixer sa résidence dans la ville d'Aignes, un emplacement pour sa maison, un jardin, une aire et une cétérée de terre pour vigne, le tout sous la redevance de 12 deniers par an ; il assurait aussi à toute femme la maison et le jardin pour lesquelles elle devra payer 6 derniers ; les terres défrichées par les habitants leur appartiendront, moyennant l'agrier, les dîmes et les prémices. Cette charte fut promulguée au mois de mai de l'année 1242, en présence de Sicard de Miramont, de Bernard Jourdain, chevalier, de Bernard de Marencs, etc.

Mais, comme on peut le voir, ce n'était pas une charte de communes que venait d'octroyer le Prieur de l'Hôpital. Les habitants attirés dans la ville d'Aignes adressèrent en 1276 à Guillaume de Villaret une requête à l'effet d'en obtenir une constitution communale. Leurs vœux furent exaucés. Malheureusement, les archives ne nous ont pas conservé ce document ; mais la charte de la commune de Fonsorbes, qui fut calquée sur le modèle de celle d'Aignes, nous permet de combler cette lacune. La prospérité de la nouvelle ville excita la jalousie et réveilla les prétentions des consuls de Cintegabelle (31). Ils cherchèrent à prouver que la juridiction d'Aignes leur appartenait en entier, que le précepteur Bernard de Miramont en avait extorqué la concession « à l'amitié que professait pour lui le sénéchal Eustache de Beaumarchais. » Après un long procès, il fut reconnu que la basse justice de cette ville appartenait au roi et qu'elle devait être exercée par indivis en son nom par les consuls de Cintegabelle et ceux d'Aignes. Ceux-ci protestèrent contre cette sentence et les deux parties résolurent de remettre l'affaire à l'arbitrage du sénéchal de Toulouse. Cet officier « siégeant dans la salle basse du Palais neuf de Toulouse, » rendit sa sentence, qui supprimait en fait l'existence de la commune d'Aignes, tout en conservant ses privilèges. Ainsi il décida que sur les huit consuls de Cintegabelle, Aignes en fournirait un et quatre conseillers; deux gardes résideraient dans cette ville; les habitants devaient adresser leurs plaintes au lieutenant du bailli ou au notaire du tribunal, et soumettre tous leurs procès au jugement des consuls de Cintegabelle; participant aux dépenses d'intérêt commun, ils étaient déchargés de celles qui regardaient seulement Cintegabelle, comme les réparations de son église ou la construction d'un pont sur l'Ariège; douze d'entre eux étaient appelés à la répartition des tailles et des impôts. Le sénéchal leur reconnaît enfin la faculté de ne pas aller s'approvisionner au marché de Cintegabelle, les droits de four, de forges, et, en un mot, toutes les libertés dont jouissaient les habitants de cette dernière ville, « réservant toutefois l'honneur du roi et de son sénéchal. » Les consuls des deux villes s'engageaient à tenir ce traité « sous l'obligation des biens de leurs communautés respectives. » (Le lundi après la fête de saint Barnabe, 1314) »

Les archives ne nous mentionnent plus après cela qu'un procès intenté par les habitants d'Aignes contre le commandeur Gérard de Massas, qui fut condamné par le Parlement de Toulouse à leur reconstruire une église de 17 cannes de long, sur 5 de large et 5 de haut, à 4 travées, et terminée par un chœur à 6 retombées d'arc (1523). Ce qui représente aujourd’hui les dimensions de l’église actuelle.

Sources : A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.

 

                
960 ans d'histoire depuis les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Rhodes et Malte


1048 — Jérusalem
La naissance de l'Ordre remonte à 1048. Il semblerait que certains marchands de l'ancienne république maritime d'Amalfi obtinrent l'autorisation du Calife d'Egypte pour construire à Jérusalem une église, un couvent ainsi qu'un hôpital afin de pouvoir prêter assistance aux pèlerins de toutes races et religions. L'Ordre de Saint Jean de Jérusalem — communauté monastique vouée à la gestion de l'hôpital pour l'assistance des pèlerins en Terre Sainte — devint indépendant sous la conduite de son fondateur le bienheureux Gérard. Par bulle papale du 15 février 1113, le Pape Pascal II, place l'hôpital de Saint Jean sous la tutelle du Saint Siège, lui permettant d'élire librement ses chefs, sans interférence de la part d'autres autorités laïques ou religieuses. En vertu de cette bulle, l'hôpital devint un Ordre exempt de l'Eglise. Tous les Chevaliers étaient des religieux, liés par trois vœux monastiques : pauvreté, chasteté et obéissance

La Constitution du Règne de Jérusalem par les Croisés oblige l'Ordre à assumer la défense militaire des malades, des pèlerins et des territoires soustraits aux Musulmans par les Croisés. A la mission hospitalière s'ajoute la défense de la chrétienté.

Successivement, fut adoptée la Croix blanche à huit pointes qui représente encore aujourd'hui le symbole de l'Ordre.

1310 à Rhodes
En 1291 après la perte de Saint-Jean-D’acre — dernier rempart de la Chrétienté en Terre Sainte — l'Ordre s'installe d'abord à Chypre et ensuite, à partir de 1310, sous la conduite du Grand Maître Fra' Foulques de Villaret, dans l'île de Rhodes.

Dès lors, pour la défense du monde chrétien une force navale se rendait nécessaire. L'Ordre construit donc une flotte puissante avec laquelle il affrontera les mers orientales, s'engageant à défendre la chrétienté affrontant de nombreuses et célèbres batailles dont, entre autres, les croisades de Syrie et d'Egypte. Depuis le début, l'indépendance par rapport aux autres Etats, en vertu des actes pontifes, ainsi que le droit universellement reconnu d'entretenir et engager des forces armées, constitue la base de la souveraineté internationale de l'Ordre.

Dès le début du quatorzième siècle, les institutions de l'Ordre et les Chevaliers qui arrivaient à Rhodes de l'Europe entière sont regroupés par Langue. Sept pour commencer : Provence, Auvergne, France, Italie, Aragon (Navarre), Angleterre (y compris Ecosse et Irlande) ainsi que l'Allemagne. En 1492 la huitième Langue est constituée, celle de Castille qui s'était séparée avec le Portugal de la langue d'Aragon.

Chaque Langue comprenait les Prieurés ou Grand Prieurés, les Bailliages ainsi que les Commanderies. L'Ordre, gouverné par le Grand Maître (Prince de Rhodes) et par le Conseil, frappait monnaie et entretenait des relations diplomatiques avec les autres Etats. Les autres charges de l'Ordre étaient attribuées aux représentants des différentes Langues : le siège de l'Ordre, le Couvent étaient composés de religieux de diverses nationalités.

1530 à Malte
Après six mois de siège et de combats sanglants contre la flotte et l'armée du Sultan Soliman le Magnifique, en 1523 les Chevaliers durent se rendre et abandonner l'île de Rhodes, avec les honneurs militaires.

L'Ordre resta alors sans territoire pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'en 1530, le Grand Maître Fra' Philippe de Villiers de l'Isle Adam prenne possession de l'île de Malte, cédée à l'Ordre par l'Empereur Charles Quint avec la bénédiction du Pape Clément VII.

Il fut établi que l'Ordre serait resté neutre dans les guerres entre pays chrétiens. En 1565, les Chevaliers, conduits par le Grand Maître Fra' Jean de la Valette (qui donna son nom à la capitale de l'île de Malte, Valette) défendirent l'île pendant le long siège des turcs qui dura plus de trois mois.

1571 la bataille de Lepante.
La flotte de l'Ordre, considérée comme l'une des plus puissantes de la Méditerranée, contribua à la destruction de la puissance navale des Ottomans dans la bataille de Lepante en 1571.

1798 l'exil
Deux siècles plus tard, plus précisément en 1798, Napoléon Bonaparte, engagé dans la campagne d'Egypte, occupa Malte pour sa position stratégique. Les Chevaliers durent alors abandonner l'île pour plusieurs raisons dont une règle de l'Ordre qui leur interdisait de combattre contre d'autres chrétiens. Bien que le traité d'Amiens en 1802 reconnaissait ses droits souverains, l'Ordre n'a jamais pu rentrer à Malte.

1834 à Rome
Après avoir résidé momentanément à Messine, Catane et Ferrare, en 1834 l'Ordre s'établit définitivement à Rome en extraterritorialité où il possède le Palais Magistral, situé à Via Condotti 68, ainsi que la Villa Magistrale sur le mont Aventin.

Au 20e et 21e siècles
La mission originale de l'assistance hospitalière redevient l'activité principale de l'Ordre et s'intensifie au siècle dernier grâce à la contribution des Grands Prieurés et des Associations Nationales présentes dans les divers pays du monde. Les activités hospitalières et d'assistance s'effectuent à grande échelle pendant la première et la deuxième guerre mondiale.
Sous les Grands Maîtres Fra' Angelo de Mojana di Cologna (1962-1988) et Fra' Andrew Bertie (1988-2008), les projets s'intensifient ensuite pour atteindre les régions les plus reculées de la planète.

Les noms de l'Ordre
Au cours de ses 960 ans d'histoire, l'Ordre et ses membres ont été désignés par une myriade de noms. L'attribution de si nombreux appellatifs s'explique par ses neuf siècles mouvementés, et particulièrement pour avoir vu les chevaliers devoir à plusieurs reprises abandonner les lieux où ils étaient installés.

Aujourd'hui le nom officiel et légal de l'Ordre est : Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte. Des abréviations du nom, Ordre Souverain Militaire de Malte, Ordre Souverain de Malte ou Ordre de Malte sont souvent utilisées dans des actes légaux, diplomatiques et dans des textes de communication.

Les Chevaliers naissent avec le nom de Chevaliers Hospitaliers (ou Hospitaliers), en référence à leur mission. Mais ils sont aussi appelés Chevaliers de Saint-Jean en référence au Saint patron de l'Ordre, Saint Jean-Baptiste, et donc aussi Giovanniti ou Gerosolimitani, en référence à Jérusalem, lieu de fondation de l'Ordre. Dans le passé était utilisé aussi le terme La Religion, pour souligner la caractéristique de confraternité religieuse.
Après la conquête de l'île de Rhodes, en 1310, ils devinrent Chevaliers de Rhodes. En 1530 l'empereur Charles Quint leur céda l'île de Malte, et les chevaliers adoptent ainsi leur nom définitif, qui reste aujourd'hui encore le plus employé : les Chevaliers de Malte.

Pour protéger cette tradition, l'Ordre de Malte a déposé légalement 16 différentes variantes de son nom et de ses emblèmes dans plus de 100 pays dans le monde.

Les Ordres de Saint-Jean
Excepté l'Ordre Souverain de Malte, il existe quatre autres Ordres de Saint-Jean non catholiques reconnus comme Ordres de chevalerie. Ils se distinguent des autres ordres nationaux par leur foi chrétienne et leurs traditions d'ordres chrétiens laïcs.
Les quatre Ordres de Saint-Jean de Jérusalem sont associés dans l'Alliance des Ordres de Saint-Jean et partagent la même tradition historique et la même mission de l'Ordre Souverain de Malte : porter assistance aux malades et aux pauvres. Ils sont reconnus par les autorités souveraines des pays où ils sont établis. Bref descriptif des quatre Ordres de Saint-Jean reconnus par l'Ordre Souverain de Malte. Le Grand Bailliage de Brandebourg de Saint-Jean de Jérusalem

L'Ordre de Saint-Jean s'est établi en Allemagne au 12e et 13e siècles en fondant un Grand Prieuré. Au 16e siècle, une partie du Grand Prieuré, le Grand Bailliage de Brandebourg, devint protestant et fut placé sous la protection des Margraves de Brandebourg, les futurs rois de Prusse, tout en continuant d'entretenir des relations amicales avec l'Ordre Souverain de Malte. En 1811, il fut suspendu par le roi de Prusse qui fonda plus tard l'Ordre royal prussien de Saint-Jean comme Ordre du mérite. En 1852, l'Ordre reprit son nom de bailliage de Brandebourg et devint l'un des Ordres de la noblesse prussienne. En 1918, à la chute de la monarchie, il se sépara de l'État et devint indépendant. Il est présent dans de nombreux pays européens, au Canada et aux Etats-Unis, et travaille en Allemagne avec des hôpitaux et des hospices pour personnes âgées, également chargé d'un important service d'ambulances le « JohanniterUnfallhilfe ». Il collabore également avec l'Ordre Souverain de Malte grâce à son important corps ambulancier et entretient des Commanderies indépendantes en Finlande, en France, en Hongrie et en Suisse. L'Ordre de Saint-Jean aux Pays Bas

L'Ordre de Saint-Jean s'établit aux Pays Bas à partir du 12e siècle. Alors que le roi de Prusse suspendait le Grand Bailliage de Brandebourg en 1811, un certain nombre de membres hollandais se rassemblèrent pour le fonder à nouveau en 1852. En 1909, une commanderie nationale fut créée dans le royaume de Hollande. En 1946, cette entité se sépara de l'Ordre allemand et fut annexée à la couronne hollandaise, sans toutefois être considérée comme un Ordre d'Etat. L'Ordre de Saint-Jean au Pays Bas administre aujourd'hui des hôpitaux et des hospices et collabore avec l'Ordre de Malte à de nombreuses activités caritatives. L'Ordre de Saint-Jean en Suède

L'Ordre de Saint-Jean s'établit en Scandinavie au 12e siècle et devint protestant en 1530. Le nouvel Ordre de Suède qui appartenait à l'origine au Grand Bailliage de Brandebourg fut réorganisé en 1920 : il restait dépendant de l'Ordre allemand tout en étant placé sous la protection de la couronne suédoise. C'est en 1946 qu'il devint indépendant de l'Ordre allemand et fut placé sous la protection du roi de Suède Aujourd'hui, cet Ordre vient au secours des personnes âgées et des malades, collabore avec les établissements de santé suédois, les organisations caritatives et les communautés chrétiennes du pays. Il participe aussi au niveau international à des actions en faveur des réfugiés et des prisonniers politiques.

Le Vénérable Ordre de Saint-Jean
L'Ordre de Saint-Jean s'établit dans les îles britanniques au 12e siècle et excepté pendant une courte période sous le règne de la reine Marie, il cessa complètement d'exister sous Henri VIII. Après l'échec de la tentative de restauration de l'Ordre de Saint-Jean au Royaume-Uni en 1830, le Vénérable Ordre fut créé et ce n'est qu'en 1870 qu'il devint une fondation humanitaire. En 1888, l'Ordre fut reconnu par la reine Victoria, non pas comme un Ordre Souverain mais comme un Ordre de la Couronne. Il est aujourd'hui connu pour son corps ambulancier actif dans de nombreux pays, pour son service d'ophtalmologie à Jérusalem et ses unités de premiers secours et services infirmiers. Le Vénérable Ordre possède des Prieurés et des Associations dans quelques 40 pays, pour la plupart anglophones. Parmi tous les Ordres de Saint-Jean, c'est le seul à ne pas appliquer de restrictions dans sa politique d'admission.

Sources: Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte